La bataille de Marignan a débuté le 13 septembre 1515 et a duré 2 jours. Il s’agissait pour l’époque, d’une longue bataille. En effet, les batailles ne duraient en général qu’une demi ou une journée entière et ce jusqu’au XVIIIe siècle. A sa tête, François 1er (1494-1547), huit mois après son couronnement et à seulement 21 ans, il devait livrer sa première bataille. Cette victoire aura marqué le début de l’histoire de ce roi de France.
Qui est François 1er ?
François d’Angoulême, cousin du roi de France Louis XII est né le 12 septembre 1494 à Angoulême. En 1514, Louis XII meurt et il n’a pas d’héritier mâle. Dans ce contexte, c’est François d’Angoulême qui accède donc au trône sous le nom de François Ier. Son sacrement a eu lieu à Reims le 22 janvier en 1515. Pour information, sous la dynastie Capétienne, une très grande majorité des rois de France ont été sacrés dans la cathédrale Notre-Dame de Reims, hormis Hugues Capet, Robert II, Louis VI, Henri IV et Louis XVIII. François 1er est resté roi de France jusqu’en 1547. Il meurt dans son meurt dans son château de Rambouillet (dans le sud du département des Yvelines, en région Île-de-France). François Ier céda la place à son fils, Henri II, âgé de 28 ans (né de l’union entre François 1er et Claude de France).
Durant son couronnement, François 1er entrepris de nombreuses batailles, notamment celle de Marignan (la première) et une forte rivalité de vingt-cinq ans, entrecoupée par des paix plus ou moins longue contre Charles Quint. Cette rivalité est née du fait que pour François 1er, il s’agissait d’éviter que Charles (souverain contrôlant plus de la moitié de l’Europe et le Nouveau Monde ibérique) se voie glorifié d’un nouvel empire (obtenir la couronne impériale, laissée vide depuis la mort de Maximilien 1er en 1519).
Après avoir grandi près d’Amboise (Indre-et-Loire), et en mémoire à sa victoire lors de la bataille de Marignan, il a voulu bâtir son propre château. En effet, depuis le règne de Louis XII (1462-1515), le château royal de Blois (début de construction au XIIIe siècle) était devenu la résidence principale (obligatoire) des rois de France lors de la Renaissance. Après son couronnement, François 1er entrepris des rénovations et la construction d’une nouvelle aile de style Renaissance. Il délaissera aussi ce château au profit de Fontainebleau.
Attaché à cette région, il a choisi une ville du Loir-et-Cher, Chambord au cœur d’une forêt pour bâtir son fameux Château et y assouvir sa passion pour la chasse. La construction de Chambord commença en 1519 pour être terminée en 1685 sous Louis XIV. François 1er n’aura jamais vu son château achevé. Selon les historiens, François 1er aurait dit à l’époque : « si l’on se préoccupait de l’achèvement des choses, on n’entreprendrai jamais rien ».
Si vous êtes un passionné par les châteaux et la Renaissance, nous vous conseillons vivement un séjour dans la région centre Val de Loire qui regorge de magnifiques châteaux. Ils furent les nombreuses résidences de François 1er durant son règne. Les plus connus sont : le Château de Chambord (Loir-et-Cher), le Château d’Amboise (Indre-et-Loire), Château d’Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire), Château Royal de Blois (Loir-et-Cher), Château de Chenonceau (Indre-et-Loire), …
Comment s’est déroulée la bataille de Marignan ?
Le contexte
Déjà sous le règne de Louis XII, la France a toujours tenté de récupérer le Milanais mais sans succès. Toujours battu par l’armée Suisse, ces derniers vont même réussir à prendre Dijon. Les Suisse réclamaient une indemnité de guerre de 400 000 couronnes et 20 000 écus. Néanmoins, aucune paix n’avait été possible entre les deux camps car Louis XII refusa de reconnaître cette dette.
Après la mort de Louis XII, François 1er arriva dans un contexte tendu mais en clamant haut et fort son envie de récupérer le Milanais. Il bénéficia dans le même temps du soutien de Venise. Prompt à la diplomatie, François 1er proposa aux Suisses d’honorer la dette de Dijon à condition de récupérer le Milanais, mais les Suisse refusent.
C’est pourquoi, le roi de France rassembla une armée comprise entre 30 000 et 40 000 hommes après avoir acheté la neutralité d’Henri VIII d’Angleterre mais aussi celle de Charles de Gand, futur Charles Quint. Les deux camps se sont évalués quelques temps proche de la région du Piémont et tentèrent même une ultime négociation, en vain.
C’est le Cardinal Schiner qui décida de lancer les hostilités en premier avec un fin stratagème devant Milan. En effet, le 13 septembre 1515, il déclencha des escarmouches avec la cavalerie française en envoyant la garde milanaise et des cavaliers pontificaux.
L’ensemble des mercenaires suisses et l’armée française se retrouvèrent face à face près un d’un village à quelques kilomètres de Milan : Marignan
Aujourd’hui, la ville de Marignan a changé de nom. A l’époque elle portait le nom de Marignano en Italie alors qu’aujourd’hui, elle s’appelle Melegnano (ville à 16 km au sud-est de Milan).
Le déroulement
La bataille commença très fort. Ce 13 septembre 1515 n’était pas en faveur de l’armée française. Le terrain n’était pas favorable aux français, ce qui rendait tout manœuvre difficile. La stratégie française était d’attaquer toujours par le flanc, leur artillerie pouvait ainsi s’occuper de fixer les unités ennemies. Quant à l’armée Suisse, elle restait fidèle à elle-même : elle tenait le cap !
Probablement dans un contexte de frustration et d’envie de terminer ce combat, François 1er ordonna une attaque généralisée contre les Suisses. Cette décision « brutale » sans aucune subtilité, provoqua un énorme bain de sang et de lourdes pertes de chaque côté.
Les combats durent jusqu’à la tombée de la nuit. C’est lorsqu’il était devenu impossible de distinguer son allié, de son ennemi que les deux camps décidèrent de cesser le feu.
Le lendemain matin, les combats ont repris et toujours avec autant de morts. L’armée français abattait pourtant de nombreux Suisses mais sans succès probant. De plus, l’aile gauche française était en train de rompre progressivement face aux assauts des Suisses. L’odeur de la défaite commençait à sentir du côté français.
Le retournement de situation :
Et si les plus grands scénarii des films de guerres venaient d’ici. Au moment où tout semblait être terminé pour les français, l’armée de Venise arrivait par l’aile gauche française, redonnant un espoir de victoire. Cette arrivée inattendue permet aux troupes françaises et vénitiennes de renverser une partie de l’armée Suisse. Face à ces pertes importantes, les Suisses décidèrent abandonner le champ de bataille de Marignan en retournant vers Milan.
Les conséquences
On estime aujourd’hui le bilan entre 14.000 et 20.000 morts, surtout dans les rangs milanais. Une bataille très sanglante pour l’époque.
Cette bataille de Marignan a permis de « régler des comptes » avec le Pape et les suisses. En effet, le Pape Léon X qui était du côté du duc de Milan a accepté de reprendre les négociations avec le français. En 1516, le Pape a reconnu les possessions de François 1er (Milan, Parme, …) et signe un concordat qui autorise le roi de France à nommer les évêques dans son royaume. C’est lors de ces négociations que François 1er rencontre Léonard de Vinci. C’est grâce à cette rencontre, que le Château de Chambord évoqué précédemment, dispose de ce fameux escalier à double vis en son centre. Ce dernier a été l’œuvre de Léonard de Vinci. Il a réalisé une autre œuvre fantastique : La Joconde.
Quant aux suisses, ils ont été contraints de signer un traité leur interdisant d’attaquer à l’avenir la France. Le pays a peu à peu fait sienne cette neutralité forcée avec ses voisins. Leur objectif était alors de préserver son intégrité et développer son économie. En 1815, la « neutralité perpétuelle de la Suisse » a été officiellement inscrite dans le droit international par le congrès de Vienne.